les gradins, ou plus communément: Mayu ouvre les yeux !

Allongée sur un des bancs des gradins, élu il y a peu comme étant leur 'coin' à Mayu et à elle, Chïsana réfléchissait. Une jambe passée au dessus de l'autre, le bras droit replié sous sa tête et le gauche tendu devant avec 'Une sandwich pour deux' dans la main, elle repensait à la mine dévastée de son cousin.

Elle ne savait plus quoi penser. Ayant, un peu plus tôt dans la matinée, aperçu la brunette qui faisait craquer son cousin entrer dans la bibliothèque, elle avait pensait qu'une rencontre tout à fait 'au hasard' leur permettrait de faire avancer les choses entre eux. Mais lorsqu'elle avait vu son Shin revenir avec l'air perdu et confus, elle supposait que tout ne s'était pas passé comme prévu.

Elle regarda alors sa montre. 11:50. Elle n'avait pas spécialement faim, Natsui-san leur ayant payé des dangos sur le retour de la piscine.Et n'ayant pas pas spécialement envie de regagner sa chambre, elle entreprit alors à commencer la lecture du livre qu'elle tenait en main. Elle avait donné un titre pourri, afin d’être sur que Shin dusse parcourir de long en large le 'sanctuaire du savoir' et par conséquent tomber sur Mayu. Mais jamais au grand jamais elle n'aurait crue que ce livre existait!

Alors qu'elle commençait à parcourir les premières lignes, un long soupire de désespoir la tira hors de se roman passionnant sur l'amour interdit entre une feuille de salade et une tranche de jambon...

Mayu venait de quitter la bibliothèque. Elle pensait encore à cette expression sur le visage de Shin. Elle se demandait encore si elle n'avait pas été un peu trop loin.
Elle avait besoin d'y réfléchir, mais surtout de respirer, de s'aérer. Comme par automatisme, elle sortit du bâtiment et regagna le terrain de sport, puis les gradins. Mayu, tu es en faute... Qu'est-ce que tu as fait merde?! Au diable la politesse, la vulgarité avait envahi ses pensées depuis l'épisode de la bibliothèque.

En haut des gradins, elle prit une grande inspiration. Son attention fut attirée par une crinière blonde qui trônait un peu plus bas. Chisana était allongée, un livre à la main. Curieuse, et surtout ayant besoin de vider son sac, la japonaise s'approcha d'elle et brisa finalement le silence.

-"Un sandwich pour deux"... C'est bien ce livre?

"Un sandwich pour deux"... C'est bien ce livre?

Mayu se tenait devant elle. Mais quelque chose clochait.Elle n'était pas la petite princesse de d'habitude. Lorsqu'elle regarda plus attentivement, la russe remarqua alors quen tout comme Shin, Mayu avait un air confus peint sur le visage, et elle triturait ses doigts, signe qu'elle était tracassée. C'était clair maintenant, il s'était passé quelque chose.

Notre petite blonde se releva alors en position assise. Ferma son livre, le posa sur son sac et tapota la place à ces côtés. Son visage arborait un fin sourire et ses grands yeux cuivrés s’encrèrent dans ceux de son amie. Elle avait besoin de vider son sac.

Raconte moi, qu'es ce qui c'est passé ?

Son interlocutrice s'installa convenablement, laissant une place à ces cotés et fit signe à Mayu de s'y asseoir.

-Raconte moi, qu'est ce qui c'est passé ?

Hein? Je suis si expressive que ça?! Mayu eut un air surpris pendant un court instant. Elle soupira et s'éxecuta finalement. Elle se crispait de plus en plus, tenant le bout de sa jupe entre ses mains, elle en froissait de plus en plus le tissu. Les yeux rivés sur ses pieds, elle déglutit et prit une autre grande inspiration.

-Je crois que... je crois que j'ai eu tort Chïsana...

Inconsciemment, des larmes commençaient à monter dans ses yeux, les rendant plus brillant que d'habitude. Sa vision fut alors troublée. Qu'est-ce qui t'arrive encore?! C'est pas à toi de pleurer! Elle essuya rapidement ses joues qui laissaient tomber des larmes de crocodile. Finalement trop rapides et trop abondante, elle les laissa perler sur son visage. Tu n'es vraiment qu'une mauviette...

Lorsque Mayu s'installa à ses côtés, elle garda le regard rivé sur le sol. Ses mains se crispaient sur sa jupe,froissant de plus en plus le tissu. Puis après une grande inspiration lança

'Je crois que... je crois que j'ai eu tort Chïsana...'

Chïsana, ne dit rien. Attendant la suite, une explication. Elle voulait comprendre.
Mais seules les larmes suivirent la phrase solitaire de la jeune fille. Elles remplirent tout d'abord ses yeux puis roulèrent sur ses joues. Mayu avait essayer de les contenir au début, mais rien n'y faisait, la pression été tel que ses larmes débordait.

La jeune blonde fit la seule chose à faire dans ses moments. Elle prit son amie dans ses bras pour recueillir les larmes de tristesse de de cette dernière.
Les larmes coulèrent longtemps. La main de la petite blonde montait et descendait continuellement dans le dos de Mayu, cherchant à apaiser ce cœur lourd. Mais Chïsana ne pouvait s'empêcher de se questionner. que sait-il passé ?

Son amie ne disait rien. Plutôt que parler, elle préférait agir. Elle prit Mayu dans ses bras. Ce simple geste pouvait réconforter n'importe qui. Et elle le savait très bien. Les larmes de la jeune brune coulaient presque à flots. La jeune russe se détacha de la pleurnicheuse. On pouvait lire clairement dans son regard "Que s'est-il passé? Raconte moi tout." Mayu hoqueta légèrement mais répondit tout de même.

-C'est... Shin... Je n'aurais pas du...

Elle marqua une pause pour reprendre une respiration normale et reprit:

-J'ai fuit devant lui. Je l'ai repoussé... encore une fois...

Tout était devant Chïsana. Elle avait tout dit. Tout ce qu'il s'était passé, tout ce qu'elle avait fait, tout ce qui l'avait fait souffrir lui.
Les paumes sur les joues, Mayu ne montrait plus son visage. Elle avait trop honte. Un silence s'installa jusqu'à ce que la japonaise se mit à supplier son amie.

-Aide-moi.

'C'est... Shin... Je n'aurais pas du...'

Bon ça avait bien un rapport avec le Blond. mais qu'avait-il fait pour que son amie se retrouve en larme ?

'J'ai fuit devant lui. Je l'ai repoussé... encore une fois...'

qu-que ? Ce n'était donc pas de lui que venait le problème ? Elle leva alors un regard plein d'incompréhension vers son amie. Pourquoi ? Elle était attiré par Shin non ? Alors pourquoi fuyait-elle lorsque ce dernier lui ouvrait son cœur ? L'espoir de voir ces amis heureux s'évaporait peu à peu.

'Aide-moi.'


Non. Il y avait encore un espoir. Si Mayu avait sut voir son erreur c'est qu'il y avait encore une chance. Pour cela Chïsana devait en avoir le cœur net.
Elle se plaça alors accroupit devant son amie, lui retira les mains du visage pour les lui prendre et vrilla son regard dans le sien. la jeune fille avait l'air surprise et honteuse. Mais notre blonde devait savoir

Es ce que tu l'aimes ?

Soudainement, Mayu sentit une chaleur du bout des doigts. Ce n'était autre que les mains de la jeune blonde qui tenaient fermement les siennes. Elle dirigea son regard vers celui de Chïsana qui lui faisait à présent face.

-Est ce que tu l'aimes ?

Les yeux de Mayu s'écarquillèrent un peu plus. Elle ne pouvait pas en croire ses oreilles. C'était la première fois que quelqu'un lui posait cette question. En vérité, c'était la première fois que cette question lui était adressée. Comment répondre? Comment être sûre? Elle ne comprenait pas elle-même ce que c'était, aimer quelqu'un.
Cette question résonnait dans sa tête. Elle commençait à avoir mal. Alors c'est ça une migraine?

-Je...

Impossible de dire ce qu'elle ressent. Elle se mordit la lèvre inférieure. Il ne fallait pas laisser Chïsana en plan. Sois franche.

-Je ne sais pas moi-même. Tu crois que c'est parce que je l'aime que je ressens ça?

À sa question elle vit les grands yeux marrions de son amie écarquiller et ses joues prendre un légère teinte rosée. Elle mordit instinctivement sa lèvre inférieur. Tous ses réactions été de bons signe pour Chïsana, qui commençait à échafauder un plan pour rassembler ses deux amis. Mes les paroles de Mayu la coupèrent dans ses plans machiavéliques.

'Je..'

Une hésitation. Été-t-elle bonne ? Été-t-elle mauvaise ?
La brune prit une grande inspiration

'Je ne sais pas moi-même. Tu crois que c'est parce que je l'aime que je ressens ça?'


Ouf. Si elle se posait la question c'était bon signe, surtout avec les précurseurs de la réponses. Chïsana sourit faiblement, serra un peu plus les mains de son amie et tout en se relevant lui déclara:

En tout cas, t'es bien partie pour princesse!

Elle lâcha les mains de la jeune fille s'étira quelque peu et se rassit près d'elle.

Je te promets que vous retrouverez tous les deux le sourire. Foi de Chïsana

Chïsana serra un peu plus les mains de la brune. Un léger sourire sur le visage, elle se releva.

-En tout cas, t'es bien partie pour princesse!

De nouveau à coté de la japonaise, elle reprit:

-Je te promets que vous retrouverez tous les deux le sourire. Foi de Chïsana.

Mayu ne l'avait pas quitté des yeux. Toujours aussi grand ouvert, encore quelques larmes au bord des yeux, mais ne coulent pas. Bien sûr qu'elle avait confiance en elle. Mais elle n'avait aucune idée de comment elle allait procéder, ce qui inquiétait tout de même Mayu. Celle-ci se pencha légèrement en avant:

-Dans ce cas... Yoroshiku onegaishimasu.

Elle se releva. Le regard un peu dans le vague, elle ne put s'empêcher de demander:

-Mais qu'est-ce que tu vas faire exactement?

'Dans ce cas... Yoroshiku onegaishimasu.'


Son amie c'était levée, comme reprenant espoir. Mais cela ne l'empêcha pas de se retourner vers elle, le regard incertain et de lui demandais

'Mais qu'est-ce que tu vas faire exactement?'

Ça, elle même ne le savait pas encore. Même si elle avait de vague idée en tête. Elle devait d'abord avoir une discussion avec son cousin. Balayant d'un geste de la main la question de son amie elle lui répondit par une vague 'T'occupes' avant de se lever à son tour.

Puis sans crier gare et elle se retourna brusquement vers la nippone, braquant son regard cuivré dans les prunelles marrons lui faisant face

Par contre toi, ce que tu vas devoir faire est simple. Je veux que la prochaine fois que vous serez seuls, je veux que tu arrêtes de penser aux conséquences et que tu suive ce que te dicte ton cœur.C'est le seul à avoir la clé de ton bonheur.

Elle restèrent à se regarder, droit dans les yeux. Puis un sourire étira les lèvre de notre petite blonde.

Capiché ?

-Par contre toi, ce que tu vas devoir faire est simple. Je veux que la prochaine fois que vous serez seuls, je veux que tu arrêtes de penser aux conséquences et que tu suive ce que te dicte ton cœur.C'est le seul à avoir la clé de ton bonheur. Capiché ?

Voilà les conseils dont Mayu avait besoin. Ces simples mots étaient nécessaire pour la faire sourire. Oui, un sourire étincelant trônait sur son visage à présent. Elle sentait bien que son amie était pleine d'assurance dans ses paroles. Bien que Mayu se méfiait toujours de son plan, elle avait entièrement confiance en elle. Après tout, elle ne risquait pas de tomber encore plus bas qu'elle ne l'était déjà.

-Arigato...