Pause clope

Yoru avait besoin de s'en griller une! La journée avait été tellement remplie, et elle était passée si rapidement. Tout d'abord l'attente qu'ils avaient subis à leur arrivée, l'attribution des chambres des élèves, le dîner exquis servi par la propriétaire du chalet, s'en suivi l'attribution des chambres pour les accompagnateurs. Il n'en pouvait déjà plus, il avait besoin de quelques bouffées de cigarette. Il n'avait même pas pris la peine de rester pour savoir avec qui il partagerait ses prochaines nuits. Tant pis! Je prendrais ce qu'il reste.

Il se rendit donc à l'extérieur du bâtiment. Il reprit son manteau noir accroché au porte-manteau à l'entrée et enroula son écharpe bleue autour de son cou. Dès qu'il mit un pied à l'extérieur, une bourrasque de vent vint le frapper en plein visage. Ouah... Je m'y attendais pas!
Il passa son regard de droite à gauche et aperçu le local. Ce n'était que quatre murs de brique, une porte en bois qui ne tenait presque plus sur ses gonds, et un petit espace entre les murs et la taule qui servait de toit, mais c'était suffisant pour constituer un abri.

Il avança, tant bien que mal, le bras droit replié devant le visage pour le protéger du froid. Il poussa le semblant de porte du local et s'y introduisit. Ouf... Si j'avais su, j'aurais pris aussi mes gants. Pensa-t-il en sortant son paquet de cigarette de sa poche de manteau, et son briquet de l'autre. Il l'alluma et laissa son regard se porter sur le contenu du local: du matériel de ski entreposé çà et là, des étagères en désordre, des denrées de secours. La proprio n'est pas très organisée...

N'en tenant pas compte plus longtemps, il redirigea son regard sur l'extérieur. Le vent était glacial, la neige était sillonnée par ses pas. Il pouvait apercevoir les dernières lumières allumées dans le chalets. Cette vision était agréable et réconfortante. Il sentait que le séjour lui réservait des surprises, mais il avait hâte de partager ces moments avec ses élèves et même les autres accompagnateurs.

Soudain, Yoru entendit que la poignée de la porte tourna. Qu'est-ce que... L'idée de se retrouver nez à nez avec un yéti lui traversa l'esprit. Il eut un léger frisson avant de se raisonner. Mais non... Ce n'est qu'une légende. Je crois que le froid me gèle les neurones. Puis plus un bruit. La poignée ne bougeait plus de l'intérieur. Le nippon prit un air interrogatif. Il tendit la main vers la poignée, tremblant à cause du froid (ou de la peur irraisonnée?), saisit la la poignée et ne put la tourner... Hein? Il écarquilla les yeux. Il n'y croyait pas.

Les dernières cendres de sa cigarette s'écrasèrent au sol. Fronçant les sourcils et sans perdre plus de temps, il jeta violemment son mégot dans un coin, posa son pied contre "l'encadrement" de la porte et tira la poignée vers lui un bon nombre de fois. Sérieusement, c'est quoi cette merde?
Tentant de reprendre son calme, Yoru lâcha la poignée et soupira de désespoir. Ne panique pas, il y a forcément quelqu'un qui passe. Par exemple un accompagnateur qui fait sa ronde? Ou la proprio pour fermer ce fichu local? Il colla son oreille contre la porte.

-Euh... excusez-moi... Y a quelqu'un? Je suis enfermé... Dit-il faiblement.

Toujours avec la poignée en main Matyss leva un regard hagard vers la porte du local. Cette dernière tremblait sous les coups vigoureux du prisonnier qu'elle gardait barricadée.

-Euh...excusez-moi... Y quelqu'un ? Je suis enfermé...

La voix était faible, peu assuré. Mais l'intonation laissé clairement penser à Matyss que c'était bien un élève qui était enfermé dans ce vieux local. Et merde, c'était bien sa veine. Le voilà avec sur les bras un gamin congelé et enfermé. Pour une première sortie scolaire il aurait préféré moins' d'action et plus de tranquillité..

Bon première des choses à faire rassurer le gamin : il été enfermé oui, mais pas seul. Foi de Matyss Akiss il allait le tirer de la.

Écoute gamin, t'inquiète pas, je suis un des enseignants qui accompagne cette sortie scolaire, je suis monsieur Akiss. Matyss fit une pause cherchant ces mots. Cette vieille remise est en train de rendre l'âme, j'essayais d'ouvrir la porte et la poignée m'est restée dans la main.

Encore une fois il fit une pause, son cerveau, bien qu'en cruel manque de repos réfléchissait à cent à l'heure. C'est alors que son regard se posa sur l'unique petite fenêtre du local, bingo !

- Tient ramène toi à la fenêtre je vais t'aider à sortir par là !

Grelottant davantage, Yoru se disait que c'était peine perdu et qu'il restera là, dans ce frigo qu'est le local, jusqu'à ce qu'une voix de dehors lui redonna un peu d'espoir:

-Écoute gamin, t'inquiète pas, je suis un des enseignants qui accompagne cette sortie scolaire, je suis monsieur Akiss.

Un homme? Un prof? Yoru fouillait tant bien que mal dans sa mémoire. Tortillant une de ses mèche bleue entre son pouce et son index, il cherchait. Lui qui pensait pourtant avoir rencontré tous les hommes de l'établissement qui étaient ses collègues, ce nom ne lui disait rien. Attends... Il pense que je suis un élève? Effectivement, le professeur de l'autre coté de la porte s'était adressé au japonnais aussi familièrement qu'avec un adolescent apeuré.

-Cette vieille remise est en train de rendre l'âme, j'essayais d'ouvrir la porte et la poignée m'est restée dans la main.

Tout s'expliquait... Un courant d'air provenant de l'espace du "toit" vint chatouiller la nuque légèrement découverte de Yoru. Il frissonna et se dit qu'il était temps de trouver une solution de son coté aussi. Sans avoir le temps de réfléchir, son collègue reprit:

- Tient ramène toi à la fenêtre je vais t'aider à sortir par là !

Ah? Une fenêtre? Le jeune homme regardait autour de lui. Il ne voyait pas l'ombre d'une issue. Il s'approcha d'un des murs du local. Un mince rayon de lumière était étouffé par les denrées alimentaires qui étaient empilées là. Il sentit la liberté venir à lui. Il s'empressa alors de poussé une à une les énormes boîtes de conserve qui gênaient le passage, ce qui fit un bruit agaçant lorsque ces dernières atteignaient le sol dans un grand fracas, mais il s'en fichait, il allait pouvoir rentrer au chalet!

Une fois la fenêtre dégagée, il ne prit pas compte de la présence de son sauveur et tâta les bords de la vitre. Est-ce qu'il y a au moins une poignée sur ce truc? Un sourire de soulagement étira ses lèvres lorsque ses doigts atteignirent l'objet tant recherché. Il ouvrit la fenêtre, passa une jambe en dehors et se hissa sans peine. Il leva les yeux vers Matyss et quel ne fut pas sa surprise lorsqu'il fit face à un bel homme aux traits étrangers. Wow... Ca a du bon ce genre de situation finalement.

-Merci beaucoup. Au fait, je ne suis pas un élè-

Crac. Euh... c'est normal que je sente un courant à ce niveau-là? En se hissant hors du local, Yoru n'avait pas remarqué que la fenêtre était elle aussi, en mauvais état. Un clou qui dépassait légèrement de l'encadrement venait de déchirer son pantalon à l'endroit... le plus gênant. C'est possible d'avoir autant la poisse? Gêné, il ne put s'empêcher de poser ses mains à l'endroit troué.